Ça y est, la deuxième série de colis a été livrée à Molène hier, mais alors ça a été toute une aventure !
Pour les retardataires : Depuis le reportage de zone interdite diffusé le 7 novembre sur M6, nous avons reçu beaucoup de commandes de colis de (délicieuses) pommes de terre de Quéménès. 300Kg sont partis la semaine dernière, et nous devions envoyer la suite à Molène ce jeudi. Les colis sont préparés à Quéménès, et nous les livrons à Molène pour qu'ils soient chargés dans un container que la compagnie maritime emmène jusqu'à Brest.
Le reportage photo de ce message a été réalisé par mon papa, qui a toujours son appareil de photos dans la poche, prêt à immortaliser ces déliciceux moments. Merci Pap' ! Mes parents sont venus passer quelques jours de "vacances" sur l'île pour nous aider à préparer les colis et profiter un peu de leur petite Chloé.
Donc jeudi soir, ça soufflait encore pas mal. Mais bon. Ça doit mollir dans la nuit, donc rendez-vous est pris pour vendredi matin, départ à 7h45 de la ferme pour charger les colis dans le bateau et partir les livrer à Molène.
Vendredi matin, 6h30. Ça a soufflé toute la nuit. Et depuis quelques heures maintenant, il tombe des cordes, mais difficile de savoir s'il y en a encore pour longtemps parce que le soleil n'est pas encore levé. Alors on va sur Internet, et on surveille le radar de pluie. Le plus gros reste à venir, pas question de charger les colis sous la pluie au risque que les cartons se déchirent.
On décide d'attendre une éclaircie, prêts à partir à n'importe quel moment. On prévient Marie-France, que nous devions retrouver sur le quai pour qu'elle oblitère les colis : Arrivée prévue entre deux averses, E.T.A. indéfinie. Alors on prend un deuxième petit dèj, en attendant que ça se calme.
Vers 8h00, la lumière se lève d'un coup et on se rend compte que ce n'est pas seulement le jour, mais qu'il y a aussi une petite trouée entre deux grains. Branle-bas de combat, tout le monde sur le pont, en dix minutes on est prêts à partir et on se dépêche d'aller jusqu'à la cale pour charger les colis sur C'hrommig avant que le grain suivant ne s'abatte sur nous. Il y a de la tension dans l'air, et ce n'est pas que à cause du temps ; il y a quand même 65 colis à charger, et l'humidité pourrait leur être fatale. Il ne faut pas traîner, mais il a tellement plu que le chemin est plein de boue alors on ne peut pas rouler trop vite avec le transporteur au risque de projeter de la boue sur les colis ...
On arrive à la cale, le grain suivant approche, il est sur Ouessant, mais on a encore un peu de temps. C'est marée haute. Tant mieux, comme ça on n'aura pas à faire le tour des cailloux pour aller à Molène mais l'inconvénient, c'est que du coup il y a de la houle à la cale de Quéménès ; C'hrommig, même bien amarré, fait des bonds et tape sur la cale. Mais il faut aller vite alors on envoie les colis, on les charge sur des palettes et on les bâche pour qu'ils ne soient pas mouillés.
Départ de Quéménès
J'appelle Marie-France pour la prévenir que nous avons réussi à charger les colis et que nous partons pour Molène.
On prévient les Molénais que l'on a réussi à charger le bateau.
Le grain nous rejoint et des trombes d'eau s'abattent sur nous. A l'abri derrière la cabine de C'hrommig, je m'étonne d'entendre les sangles du radeau de survie qui entrent en vibration, je n'ai pas l'impression que cela souffle tant que ça. C'est lorsque nous dépassons un oiseau qui a du mal à avancer contre le vent que je comprends que dans ce grain, il n'y a pas que de l'eau, mais aussi un sérieux coup de vent. David me dira plus tard que dans le plus fort du grain, la bateau était ralenti par la force du vent qui nous faisait façe ; nous n'avancions plus qu'à 14 noeuds contre 16 à 18 noeuds en temps normal.
Il n'y avait pas vraiment moyen d'avoir une image nette, ça bougeait trop !
On arrive à Molène. Il n'y a pas grand monde dehors, et tout le village semble endormi sous cette pluie diluvienne. Claude, qui travaille à la compagnie maritime, nous retrouve au quai avec le conteneur dans lequel nous mettrons les colis. Et voilà Marie-France qui nous rejoint sous une pluie battante, et Ti-goul et Nadine qui viennent nous prêter main forte.
Marie-France, de la Poste, Claude , de la compagnie maritime, et Soizic attendent que la pluie cesse pour décharger les colis.
Avec mes parents, nous sommes maintenant 8 pour décharger les colis. Le grain passe, un petit bout de ciel bleu fait son apparition. On fait la chaîne, depuis maman qui sort les colis du bateau, jusqu'à Marie-France qui les oblitèrent et les range dans le conteneur.
Grand-mère décharge les colis de C'hrommig...
Les passe à David, à BonPapa, à Ti-goul, à Claude, à Soizic, à Nadine ...
Et Marie-France oblitère.
Les 65 colis sont rangés, oblitérés et voilà le Molenez qui arrive, il était temps ! Le conteneur va être chargé dans sa cale pour être amené jusqu'à Brest où les colis seront alors pris en charge par la poste.
Voilà le conteneur de colis qui entre en cale.
Pour nous ce n'est pas encore fini, nous avons du bois à charger (pour faire une clotûre à moutons...) et nous partons pour le vieux port de Molène, plus proche de la poste. On retrouve Marie-France au guichet qui nous remet notre courrier ; encore beaucoup de bons de commande, et on récupère aussi les emballages de nos prochains colis. On passe à l'Archipel souhaiter de bonnes vacances à Marcel et Marie (réouverture du bar le 10 janvier), et on charge notre courrier :
Il est temps pour nous de rentrer, avant la prochaine averse :
Merci à Pap' et Mam', et surtout aux "Transporteurs Molénais" pour leur aide dans cette aventure.
Grosses bises à tous.