Bonjour à tous,
Plusieurs personnes nous ont fait remarquer que nous ne parlions jamais de nos difficultés sur le blogue ; le problème, c’est que si nous commençons à parler des impôts, des affaires maritimes ou de la chambre d’agriculture, il va nous falloir plus que 40 Mo pour nous exprimer pleinement …
Cela mis à part, il est vrai que nous préférons parler des choses agréables que de nos soucis car, pour nous aussi, le blogue représente un moment de détente. Mais bon, faisons exception à la règle pour une fois, nous allons vous raconter notre fin de semaine.
Jeudi 2 : Retour de Brest. Pour la première fois depuis juillet, nous étions tous les deux sur Brest et en avons profité pour faire réviser le moteur du bateau, régler quelques soucis administratifs, faire le bilan de nos 6 premiers mois d’activité avec notre comptable, faire les courses pour les 15 jours à venir, acheter le matériel pour les travaux d’hiver et un nouveau matelas, faire coucou aux copains et se rendre compte que l’on est quand même bien mieux sur notre île (mais ça on le savait déjà). Le temps s’était calmé par rapport à la veille mais la mer restait encore bien formée et David navigue dans des creux de deux mètres entre le minou et la pointe Saint Mathieu.
Nous rentrons sur l’île en fin de journée, chargés comme des baudets mais contents de retrouver nos poules, oies et cochon à qui, vraisemblablement, nous avions manqué pendant ces deux jours.
La météo du soir annonce un coup de vent avec rafales à 100Km/h pour le lendemain. Nous avions déjà annulé les séjours de Samedi à Dimanche à cause du mauvais temps annoncé.
Vendredi 3 : Le vent a soufflé fort toute la nuit et du coup, malgré notre nouveau matelas à ressorts ensachés, la nuit fut courte. Au lever du soleil la mer est très agitée, mais n’ayant pas de numéro de portable pour contacter les personnes qui doivent venir à la ferme ce soir là, nous décidons de partir tous les deux pour l’arrivée de la ligne régulière entre le continent et Molène.
Le vent et le courant sont forts et empêchent David d’atteindre notre bateau au mouillage devant la cale au premier essai. Il revient donc au bord et nous amenons l’annexe en amont du vent pour un deuxième essai. Alors qu’il était presque arrivé au bateau, la dame de nage de l’annexe casse le contraignant à se laisser à nouveau dériver jusque l’île pour réparer. Nous repartons vers la ferme pour chercher les pièces nécessaires et tenter un troisième essai. Celui là sera le bon mais maintenant que David est sur le bateau, je suis sur la cale où déferle un clapot d’une soixantaine de centimètres. La manœuvre pour me récupérer ne va pas être facile. Profitant d’un calme relatif entre deux séries de vagues, David approche l’étrave de C’hrommig de la cale me permettant de sauter à bord. Le plus dur est fait, en route pour Molène. Après 15 minutes de traversée, nous arrivons au port où nos invités nous attendent déjà. Le vent travers à la cale va nous rendre la manœuvre difficile et après une demie douzaine d’essais et une gaffe cassée, nous arrivons à amarrer C’hrommig à la cale de Molène. Nos invités sont tous là et nous prenons le temps de leur expliquer la situation météo et les conditions de transport difficiles afin que chacun décide s’il souhaite ou non venir avec nous sur Quéménès. Sur huit prévus au départ, seules deux personnes nous accompagneront. Nous décidons d’attendre l’étale de basse mer pour retraverser afin que l’état de la mer soit plus calme et surtout que les conditions de débarquement soient plus faciles.
La sortie du port de Molène fut très agitée mais nos deux visiteurs ne se sont pas laissés démonter (même si Josette doit encore avoir des courbatures aux cuisses aujourd’hui !).Une fois sur la terre ferme par contre, ce temps à grain avec ses rayons de soleil et la mer déchaînée furent magnifiques.
Samedi 4 : David raccompagne Josette et René à Molène et nous nous retrouvons enfin sur notre caillou. Depuis plusieurs semaines nous rêvions de frites, nous en avons mangé midi et soir …
Dimanche 5 : Après une journée tranquille à avancer sur l’aménagement de la maison et la préparation de la saison 2009, nous partons nous faire à manger. C’est la que nous avons remarqué que l’une de nos brebis allait mal.
Il y a dix jours, nous l’avions remarquée allongée à l’écart du troupeau et après l’avoir observée, nous avions remarqué qu’elle était infestée de larves. N’ayant pas réussi à joindre notre vétérinaire, nous l’avions baignée dans l’eau de mer pour essayer de la débarrasser des larves mais ça n’avait guère était concluant. Après avoir pris contact avec l’ancien propriétaire des brebis, nous décidons de la tondre à blanc. La tonte nous permis de découvrir que ces larves essayaient de passer à travers la peau de la brebis et que certaines y étaient presque arrivées. Le lendemain, la vétérinaire nous faisait parvenir un anti-parasitaire pour lutter contre les larves et après plusieurs bains et quelques jours de repos, « n°2099 » semblait aller mieux et nous l’avions même laissée se promener à nouveau à l’extérieur. Mais ce soir notre mémère est revenue dans un triste état. Prise de spasmes, elle s’est allongée, et à l’heure où je vous écris, je ne suis pas sûre qu’elle soit encore en vie.
Voilà une fin de semaine mouvementée que l’on a hâte d’oublier… Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est quand même pas tous les jours comme ça !
Allez, la semaine prochaine je vous raconterai des choses plus drôles, promis.
Bonne semaine à tous et à bientôt,
Soizic et David.