Plusieurs d’entre vous me disaient ces derniers jours que j’écrivais moins, que ça leur manquait, tout ça tout ça. Ben moi aussi ça me manque, mais si [je connaissais le con qui a fait sauter le pont] il y avait plus d’heures dans une journée, j’aurais le temps de tout faire, et donc, d’écrire aussi. Mais bon, ne vous inquiétez pas, quand on aura fini de récolter les patates, de ramasser les algues, et la saison des chambres d’hôtes, j’aurais plus de temps. En attendant, j’ai décidé de prendre du temps pour le blogue, et tant pis pour les mails qui attendent, parce que j’ai plein de choses à raconter, alors il faut que ça sorte avant que les idées ne disparaissent dans les méandres de mon cerveau.
[Petit hommage au chef Chaudard, j’espère que vous êtes calés sur les répliques de la 7ème compagnie].
Alors ma vie de Potatoes farmer en ce moment est principalement rythmée par la récolte des (délicieuses) patates. Quand mon homme regarde le radar de pluie sur Internet l’œil brillant (il va faire sec pendant au moins deux heures : on peut aller récolter !), je sais que je suis bonne pour un après-midi torride.
La mise en place de la machine.
Parce que l’arracheuse, on a du mal à y croire, mais c’est quand même un peu torride. Surtout si vous êtes une patate. Imaginez un peu cette lame qui vous prend vigoureusement et vous arrache de votre gangue terreuse pour vous faire glisser sur ce tapis qui vous agite et vous secoue et, alors toute étourdie par ces péripéties, cette délicate main gantée (la mienne) qui vient vous sortir des orties, cailloux et chardons pour vous faire glisser sur le grand toboggan final vers… la caisse.
La chute de la patate dans la caisse.
Oui, la chute est un peu rude. Surtout que les jours de vent, je mets des lunettes ridicules pour y voir quelque chose, parce que sinon je suis obligée de fermer les yeux à cause de la poussière. Et les yeux fermés, c’est plus dur pour trouver les patates. Donc tout ça pour vous dire que si un jour vous vous réincarnez en patate de Quéménès, profitez bien du passage sur l’arracheuse, parce que lorsque vous apercevrez mes lunettes ridicules, la chute sera proche.
Lunettes ridicules (mais efficaces).
Mais tout va bien, j’ai compté hier soir que sur les 100 rangs plantés, on en avait faits 52.
En marron, ce qui est fait ; en vert ce qui reste à faire.
Après il faut calibrer et trier les patates. Et alors quand on trie, je suis comme qui dirait la Madame de Fontenay de la patate, parce que c’est moi qui élis les patates dignes d’être expédiées dans les colis. Alors j’ai toutes les patates qui ont les mensurations idéales (calibre 35-45mm) qui passent devant moi sur un tapis, et j’enlève toutes celles qui ont des défauts. Mais être élue patate de Quéménès, c’est un rêve pour toutes les petites patates alors il y en a beaucoup qui trichent et qui essaient de cacher qu’elles ont fricoté avec un taupin*, mais on ne me la fait pas, et de ma délicate -mais ferme- main gantée, j’ôte du tapis les dauphines.
Patate qui présente son plus beau profil
Patate qui a fricoté avec un taupin.
La prochaine fois, je mettrais un chapeau en plus de mes gants.
*Le taupin est l’ennemi du potatoes farmer, qui laisse de vilaines traces sur la peau et la chair si délicates de nos petites protégées.
Vilain taupin.
Bon, ce fut court mais intense, mais je reviens vite vous raconter la suite, avec Chlo qui va à l’école Lundi, Jujules qui a deux dents, le livre de recettes qui se prépare, Gaston qui se fait faire des papouilles par les poules, la saison 2013 des chambres d’hôtes, la récolte d’algues et des patates, des patates et encore des patates (à raison de 3 rangs par jour, dans 16 jours sans pluie, sans courses, sans grande marée, sans livraisons, sans visite, on aura fini.).
[-Tape au cul !
- C’est pas ça qui l’affûte…]
[- Je m’entends bien : trois, quatre.
- Et tu t’entends : un, deux ?]
[Du pt’it fil de fer, dans une quincaillerie, ça ne doit pas manquer, hein chef ?]