La semaine dernière, nous avions conservé 3 jours de pause au milieu de la saison de la chambre d'hôtes. 3 jours pour recharger les batteries avant d'entamer la haute saison d'accueil et la récolte des patates, pour profiter du soleil de ce début d'été...
Bon, 7 jours plus tard, le ciel est revenu à la pluie ; à tel point que pour la première fois depuis notre arrivée sur l'île il y a 5 ans, la citerne n'est pas sèche. Elle est même très humide puisque cet après-midi, elle débordait !!!
On a bien fait d'acheter un pluviomètre électronique cette année, ça aurait été dommage de louper ça :
Pour une première semaine de Juillet, c'est plutôt pas mal : pas une journée sans pluie, de 0.9mm à 50.9mm au maximum (140.8mm au total sur les 30 derniers jours). Bon, la température n'est pas très objective parce que la sonde est au soleil à cette heure ci, mais il fait quand même très doux pour un mois de novembre.
Alors avec cette chaleur et cette humidité, ce qui devait arriver arriva, et le mildiou chez les patates s'invita. Oui, je deviens poète dans la douleur. Alors pour limiter les dégâts, on a tout coupé.
David est passé au gyrobroyeur dans le champ pour couper toutes les fanes des patates et ainsi éviter que la maladie ne contamine les tubercules (Sainte Patate PPN). L'inconnue maintenant est de savoir si tubercule il y a, parce qu'il est un peu tôt quand même pour arrêter leur croissance ; même si bon nombre d'entre elles avaient fleuri, il leur manque au moins un mois voire un mois et demi de maturation. Saint Tubercule, PPN.
Alors pour limiter les dégâts (et gagner notre vie, parce qu'on ne vit pas de patates et d'eau de pluie fraîche), nous commençons à les tirer à la main, une par une. Nous préfèrerions attendre le mois d'août qu'elles soient plus matures, et donc moins fragiles, mais le risque c'est qu'à cause de toute cette pluie, elles pourrissent avant que l'on ait pu commencer à passer la machine. Heureusement que l'on s'est reposés la semaine dernière, parce que là, je peux vous dire que physiquement, on prend une claque quand même. Mais ce qui nous fait plaisir, c'est que les Patatophiles de Quéménès sont au rendez-vous et qu'à chaque livraison c'est la même réflexion : "on a tout vendu en quelques jours, quand revenez-vous ?".
David a pu livrer hier :
- Fumaisons & Cie, au Conquet,
- l'Alimentation Hippert au Treiz Hir,
- le magasin La Vie Claire quartier Saint Louis à Brest (nous en profitons pour souhaiter la bienvenue au petit Dimitri)
- et le restaurant l'Armen de Brest.
Sinon, merci beaucoup à France 2 pour ce reportage qui en a fait réagir plus d'un : le Conservatoire du Littoral a reçu plusieurs courriers de personnes proposant de prendre notre suite. Alors non, nous n'avons pas spécialement envie de partir, mais à la question :"Qu'est-ce qui pourrait vous pousser à quitter l'île aujourd'hui ?", notre réponse a été : "notre avenir sur l'île va maintenant beaucoup dépendre des enfants ; va-t-on pouvoir réussir à concilier le travail necessaire à la santé économique de notre entreprise avec la scolarisation des enfants et l'accueil du public ?". Les années à venir nous donneront la réponse.
Que la force de la patate et du tubercule soit avec vous,
Soizic.