Je partais me coucher, mais celle-là il faut que je vous la raconte quand même.
Donc ce matin, 8 rouleaux de scotch et une centaine de colis plus tard (merci BFMtv), nous partons à la cale charger les colis de (délicieuses) patates sur le bateau, direction : la poste de Molène.
Nous chargeons nos colis sur le bateau, et larguons les amarres de notre fier C'hrommig pour que David aille livrer les colis commandés sur la boutique en ligne à Molène. Jujules et moi remontons sur le transporteur et là : premier m***e de la matinée. Nous avons oublié le cartable de David sur le transporteur, et tous les bordereaux d'expédition des colis y sont (soigneusement) rangés. Heureusement, David n'est pas loin et me voit agiter (Frénétiquement ?) le dit cartable. Il me fait signe qu'il a compris mais avec ce petit vent de Nord et le courant de marée descendante, la manœuvre va être casse-pied.
David manœuvre donc pour approcher C'hrommig de la cale pour que je puisse lui passer le cartable. Le courant pousse C'hrommig vers la cale alors pour éviter la collision, je décide de faire confiance, pour une fois, à mon talent de lanceuse. C'est là que je vous raconte qu'en primaire, l'école avait organisé des olympiades avec courses, lancers divers et sauts en trois dimensions. A l’époque je n'étais pas très sportive. Aujourd'hui non plus d'ailleurs, et même si j'avais réussi à sortir avec un score honorable en courses et sauts, je me souviendrais toujours de mes lamentables essais pour faire entrer ce fichu ballon dans le panier, ainsi que ses compatriotes balles et billes. Mais tout cela est de l'histoire ancienne, aujourd'hui je suis grande, C'hrommig est à moins de trois mètres et présente une surface de 4 mètres sur deux pour envoyer le cartable. Je peux le faire, même si le regard insistant de Dave me dit tout bas "Non, non, attends, on va essayer autre chose...". Donc je m'arme de mon courage, de mon bras le plus adroit (je suis droitière), un peu de concentration, et surtout : fermer les yeux pour ne pas voir le résultat.
J'entends bien le cartable partir, son "pfiou pfiou" fendant la bise, suivi d'un "plouf" magistral.
Deuxième m***e de la matinée.
Bon, je ne l'ai pas loupé de grand chose, à peine un mètre ou deux, et heureusement, le cartable flotte. Je n'ose pas regarder Dave, toute mon attention est concentrée sur le cartable : pourvu qu'il continue à flotter !
Effectivement, il flotte (youpi !) et dérive dans ma direction grâce au vent. Enfin presque. Je suis sur la cale au bord de l'eau et le cartable passe à un bon mètre de moi. Malgré tous mes efforts psychiques, il ne daigne pas dévier de sa direction et continue sa route, 50 cm d'eau sous lui. Troisième m***e de la matinée quand mes pieds et mon pantalon entrent dans l'eau pour aller le chercher. La vache qu'elle est froide. Et moi qui avait hésité à mettre des chaussettes dans mes Crocs ce matin, je suis finalement bien contente de ne pas l'avoir fait.
Note pour plus tard: quand tu lances un truc, toujours bien prendre en compte la force du vent. A la fois pour ajuster le lancer, et pour un éventuel sauvetage.
Heureusement, j'avais emballé les bordereaux dans un sac en plastique avant de les lancer mettre dans le cartable...
Cette fois-ci, je suis partie, bonne nuit à tous,
Soizic.