Bon, en fait, le plus gros est passé à la marée haute de ce matin. Personnellement, je dormais à poings fermés ; Dave dit qu'il a entendu le grondement de la mer mais qu'il n'a pas eu le courage de se lever...
Lorsque nous sommes partis faire le tour de l'île avec les loulous, nous avons compris pourquoi ça grondait :
Oups, ça a un peu débordé.
En fait, la ligne de pointillés orange, c'est le chemin qui nous permet d'aller jusqu'à la cale. Bon, là, sauf si vous êtes en sous-marin, ça ne va pas être facile. Et la flèche orange, c'est l'endroit où était planté feu notre panneau du Conservatoire du Littoral. Vous pouvez toujours chercher, il n'y est plus.
Ne vous inquiétez pas, il n'y a rien de grave. La houle est juste montée au dessus du cordon de galets ce qui a arraché le panneau et fait déborder le loc'h dans tout le vallon. Le loc'h va se vider de lui-même parce que le cordon est perméable, et le panneau, ben il faut juste le retrouver, mais avec les dizaines de mètres cubes de galets et d'algues qui se sont posés, ça ne va pas être facile.
Allons voir si la cale n'a pas souffert :
Non, ça va, elle est toujours là, il y a juste une quarantaine de centimètres de galets qui se sont posé sur la plateforme. il va falloir dégager ça si l'on veut descendre le transporteur sur la cale. Le plus important, c'est que le cordon de galets n'a pas cédé, et qu'il a même été plutôt rehaussé. Comment je le sais ? Regardez le panneau de la zone de nidification :
Le haut du panneau est normalement à presque 1 mètre de haut ; Dave n'est pas si grand...
Donc sur le haut du cordon ce sont près de 60 centimètres de galets qui ont été ajoutés, et à la cale une quarantaine. Sur la longueur du cordon, ça fait quelques mètres cubes de galets déplacés ! Mais il y a quand même des endroits où le cordon a été fragilisé, c'est très localisé, probablement même sur une seule vague :
Entre les deux flèches orange, il y a un dénivelé d'une trentaine de centimètres ; ces galets ont roulé sous l'assaut d'une vague jusqu'aux pieds de David.
On a retrouvé le panneau :
Bon là, je vous accorde qu'il n'est pas facile à reconnaitre, mais une fois que nous l'aurons débarrassé de ses décorations d'algues et que l'on l'aura replanté, vous n'y verrez que du feu ! Il a quand même un bloc de ciment à chaque pied de la taille d'un seau de 20 litres, ça laisse une idée de ce qui a pu se passer à la cale en cette fin de nuit. Heureusement que C'hrommig était au sec. Enfin il a quand même eu chaud au tableau arrière notre C'hrommig, car certaines vagues sont venues lui chatouiller la carène, presque jusqu'à mi-longueur ! Nous lui avions quand même laissé son mouillage, au cas où...
Sur le reste de l'île, c'est un peu partout le même spectacle. La mer est montée très haut et les vagues ont été suffisamment puissantes pour arracher la végétation en de nombreux endroits. On ne compte plus les pieds d'arméries maritimes et de choux marins les racines en l'air qui attendent que l'on vienne les replanter. Ce printemps risque de ne pas être très fleuri, malheureusement. Sous la ferme, c'est le buisson de criste marine qui a été bien amoché :
Plus loin sur la côte sud, les galets qui étaient sur la grève ont été projetés à plusieurs mètres sur la prairie :
Avant la tempête, il y avait un petit chemin en herbe ici !
Les pluies diluviennes des derniers jours combinées à la submersion marine ont à ce point détrempé le sol que l'eau ruisselle de partout jusque sur la plage où la profondeur des sillons laisse imaginer la quantité d'eau qui a dû s'écouler ici en quelques heures cette nuit :
Et pour finir ce tour d'île post-houle chers patatophiles, il va falloir que vous soyez forts. Voici le champ dans lequel nous allons planter les patates cette année. Ce n'est pas de l'eau de pluie, c'est la mer qui a envahi une partie du champ :
Sur cette partie submergée, il ne sera pas possible de planter des patates car la terre est complètement saturée en sel et les organismes qui normalement contribuent à la bonne santé du sol n'y ont pas survécu :
Il y aura donc un peu moins de place pour planter les patates... Soyez forts.
Bises,
Soizic.