Alors pour lui éviter de devoir prendre le bateau, on part sur le continent, pour lui faire gagner du temps, on le cherche à Brest, dans la Sarthe et en Bigoudénie*, et on ne l’a même pas trouvé… Par contre, à chaque fois, il nous a laissé des cadeaux … Quel farceur ce Père Noël ! Et alors il nous a gâtés !
* La bigoudénie, ce n'est pas le pays du bigoudi, mais cette partie du Finistère habitée par les Bigoudens, grosso modo dans le Sud (pas Nice, Pont l'abbé...).
Par exemple, il sait que Dave ne veut pas mettre de montre. Il dit que ça le gêne. En tout cas, ça ne le gêne pas de me demander toutes les heures qu’elle heure il est. Ca c’est moins gênant que de porter une montre. Parce que dans la gêne, il y a plusieurs stades, et em…bêter sa femme à lui demander l’heure à tout bout de champs (et il y en a quand même un paquet, de champs, sur l’île) et bien c’est moins gênant que de porter une montre ; sur l’échelle de David. Sur la mienne, les choses sont un peu différentes, mais bon, là n’est pas la question. Donc le père Noël, et bien il a trouvé un super cadeau pour Dave, parce que même s’il n’a pas de montre et bien David il a toujours une patate près de lui (pas moi… une vraie pomme de terre, oh vous avez l’esprit mal tourné !) :
« Pommes de terre non fournies », ça tombe bien, on a ce qu’il faut ici.
Pour Chloé, le Père Noël a trouvé le véhicule au fonctionnement le plus écologique qui soit :
C’est ce que l’on pourrait appeler un véhicule « propre », même si certains jours l’odeur du gasoil doit être moins désagréable que celle de la couche, mais bon.
Et alors moi, je vais pouvoir prendre ma revanche sur les moutmouts, parce que le Père Noël m’a apporté un jeu diabolique :
Le but c’est de mettre les moutons dans des enclos. Ca me rappelle quelque chose …
Et même nos poupoules ont eu un cadeau, ça doit être parce qu’elles ont recommencé à pondre que le Père Noël leur a offert un petit quelque chose pour les féliciter :
Donc voilà, après toutes ces aventures, nous sommes rentrés sur le caillou pour entamer cette nouvelle année que nous vous souhaitons très belle à tous. On a fait une petite photo pour vous le dire ; je sais, on a l’air un peu coincés mais on a eu du mal à la faire.
Utiliser le retardateur dans les rochers, c’est pas facile. En plus 10 secondes, ça passe vachement vite : le temps de voir qu’effectivement l’appareil a commencé à décompter les 10 secondes, se relever, courir dans les rochers sans se casser la figure (c’est important, sinon la photo est gâchée), et puis on ne se place jamais au bon endroit, et Chloé tourne toujours la tête pour regarder Maman qui essaie de faire comme si elle n’était pas essoufflée… Donc il y en a une quinzaine comme celle là, et croyez-moi, c’est la mieux de toutes. Et alors pour que Miss Chlo regarde l’objectif et non pas Maman, je jetai un petit caillou au dernier moment pour attirer son attention de l’autre côté, et du coup Dave tournai aussi la tête… C’est pour ça qu’il a une drôle de tête sur la photo, c’est parce qu’il se concentre pour ne pas regarder le petit caillou. On n’est pas aidés quand même.
Sinon, à part ça, il y a quand même du travail, il ne faudrait pas l’oublier. Donc Dave, quand il ne gâche pas les photos, prépare une petite parcelle pour faire quelques céréales pour les poules :
Et quand il attend que la pluie cesse de tomber pour pouvoir rouler en tracteur dans le champ, il améliore la cage d’escalier de la maison d’hôtes :
L’enduit mural à la chaux partait à cause du frottement des bagages (sans compter ceux qui loupent la marche la nuit et qui finissent directement dans le mur), du coup on va remettre les pierres apparentes et juste faire un joint entre les pierres. Ca va être super joli et au moins il n’y aura plus de poussière d’enduit sans cesse dans l’escalier. Par contre, ça fera plus mal quand vous vous casserez la figure ; on ne peut pas tout avoir ! Et puis vous n’avez qu’à allumer les lumières quand vous vous levez la nuit.
Allez, Bonne année, bonne santé, et beaucoup de (délicieuses) patates pour vos dîners !
Soiz’ & Co.
Commentaires
TRES BONNE ANNEE PLEINE DE BONHEUR A VOUS 3
Vous etes géniaux!!!!!!continuez!!!!je me regale a chaque foi .
Bonne année, bonne santé , a vous troie et même a vos petites betes !!!
Bernard
Merci et à vous aussi !
Les patates et les saucisses étaient délicieuses; miam slurp :-)
Bonne année.
Bonne année à tous les occupants de l'île et merci pour le somptueux colis! j'en connais qui vont crâner au marché avec le sac à patates Quéménes quand il sera vide...
mERCI POUR LES VOEUX ET QUE 2011 VOUS APPORTE JOIE ,BONHEUR, ET UNE BELLE SANTE POUR ACCUEILLIR VOS NOMBREUX VISITEURS ET NOUS ENVOYER DES TONNES DE SUCCULENTES POMMES DE TERRE !!!!
BONNE ANNÉE; QUE C'EST BON DE VOUS RETROUVER ET DE RESPIRER L'AIR DU LARGE.
BONNE ANNÉE; QUE C'EST BON DE VOUS RETROUVER ET DE RESPIRER L'AIR DU LARGE.
Bonjour les gens du Rocher ; et oui il n'y a pas que celui du Sud-est en France. Je vous souhaite une année de réussite dans tout ce que vous entreprendrez et celà vaut aussi pour le mur de pierres apparentes...., que les difficultés vous soient épargnées (imprimante, encre bleue, moutons, etc...) mais surtout que le bonheur soit au rendez-vous, belle année à tous les trois, et puis hop une bise chacun, non plusieurs pour la petiote sur ses bonnes joues à bisous
Merci pour votre message , nous aussi on vous souhaite une trés bonne année 2011 avec la santé, du bonheur et tout ceux qui va avec .A bientot .
enfin nous vous retrouvons.
meilleurs voeux a tous les trois
l'année commence bien pour nous, avec une première rigolade en lisant votre bog.
merci
Bonjour Soizic, c'est une annee qui demarre sous les meilleurs cieux puisque vous nous regalez encore par vos messages !! J'etais morte de rire en voyant la boite du jeux de la guerre des moutmouts !!!!! Pas possible, ca existe ??? Faudrait pas que ca donne des idees aux votres !!
Non, serieusement, je vous souhaite une super saison 2011 et bon, c'est un peu interesse quand meme, une mega recolte de patates millesime 2011, et la sante, la bonne meteo pour vous aider a les faire pousser et a les recolter.
Et surtout que tout cela vous apporte autant de bonheur que nous en avons a vous lire et a manger votre production , et toute la francophonie en amitie pour le temps que vous prenez dans vos journees deja bien chargees, a justement, nous ouvrir l'horizon sur votre coin de Bretagne et sur une autre facon de vivre.
A bientot pour la suite de cette grande annee !! Bises. Agnes
tres bonnes années
a tous les trois
Bonsoir,
Plein de bonheur, et une très bonne année 2011 pour vous trois. Régalez nous encore avec vos histoires de vie qui nous ravissent. Nelly.
Bonne année à vous trois .
Toujours autant de plaisir à lire votre prose ,à voir vos images,à rigoler de votre humour.
SVP ,en 2011,continuez ainsi
un Belle Illois adoptif
Que de cadeaux ?
le plus beau c'est votre famille.
Encore combien de temps dans l'ile?
quand sur Thalassa?
Bonne Année 2011
à tous les trois
Hugues DELON
que 2011 voit se réaliser tous ce qui vous tient à coeur....très bonne et heureuse année à vous trois.
a bientot.
bonne et heureuse année 2011 a vous 3, quelle vous apporte tout ce dont vous désirez et surtout une très bonne santé!
gros bisous de nous 4
arnaud célo lisa et romane
Bonne année.
Pour y avoir joué plusieurs fois, je peux vous assurer que "la guerre des moutons", c’est top moutmout !
bonne année à vous trois je ne suis pas allée sur votre île mais je trouve ça super j'aimerais bien passer quelques jours avec vous même si on ne voit que le bon côté des choses!!!
Bonne Année à vous 3, je vous souhaite que du bonheur pour 2011, bonheur que vous méritez!
Lorsque je lis votre blog, j'ai l'impression de retourner en vacances! Longue vie à Quéménes!
A bientôt j'espère.
Muriel
Bonne Année à vous 3, je vous souhaite que du bonheur pour 2011, bonheur que vous méritez!
Lorsque je lis votre blog, j'ai l'impression de retourner en vacances! Longue vie à Quéménes!
A bientôt j'espère.
Muriel
Bonsoir,
Toujours gondolée de lire vos histoires.
De quoi rendre cette journée plutot maurose la plus rose qu'il soit !
Si loin de tous, et pourtant si près de nous... Comment faites vous ?
Encore merci pour cette fraicheur, et cette bonne humeur permanente.
Bises aux ilotiens
A bientôt
@nne
Toujours autant de plaisir à vous lire ! Je nous souhaite pour 2011 de continuer à prendre part, grâce à vos messages pleins d'humour, à votre vie ilienne.
Continuez à nous enchanter en nous contant votre quotidien : les progrès de Chloé, les aventures des moutmouts, celles de la volaille, le travail des champs au rythme des saisons...
Et les photos même si elles sont difficiles à prendre !
Je vous salue cordialement
Nina
Bloavez Mad à vous et que plein de belles vagues de réussite et de bonheur déferlent sur les rivages de Quéménes !
Georges Favennec
BONNE ANNEE 2011 A VOUS TROIS , AVEC PLEIN DE BONNES CHOSES .
Pour les réveillons nous avons eu le plaisir de manger les patates les meilleurs du monde(un vrai
délice ces "patates de Quéménes").
AMITIES à vous deux et Gros Bisous à Chloé.
BONNE ANNEE 2011 A VOUS TROIS , AVEC PLEIN DE BONNES CHOSES .
Pour les réveillons nous avons eu le plaisir de manger les patates les meilleurs du monde(un vrai
délice ces "patates de Quéménes").
AMITIES à vous deux et Gros Bisous à Chloé.
Henriette et René
Ne partez plus vacances sur le continent, vous m'avez manqué !
Je vous souhaite une bonne et heureuse année, et la big réussite de tout ce que entreprenez.La 1° de vos réussites, c'est Chloé:une adorable poupée qui a bien grandi, c'est une vraie petite fille maintenant, plus un bébé . Un gros calin.
Très bonne année 2011 à tous les trois et surtout une très bonne santé.
J'ai bien aimé l'épisode la photo..... ! Mimi comme tout cette petite Chloé...
Tous nos meilleurs voeux pour 2011
Christiane, Jean-Paul et Stevan
Tous mes voeux pour cette nouvelle année, et au plaisir de vous lire encore et encore!!!
ps : les patates sont délicieuses hummmmmmmmmmm!!!
A tous les gentils blogueurs,
Minuit moins 2 ... Ouf j'y suis arrivé ... je voulais vous envoyer ce fatras avant les rois ... forcément.
Alors, moi aussi je vous offre mes vœux, des qui sont sincères, des qui respirent des petits moments de bonheur, de joie, de marrade aussi ... bouffez-la bien cette nouvelle année sinon ... c'est elle qui vous bouffera !
En attendant comme promis, voici la suite et fin de :
L’ESTRAN et LA FIEVRE ANIMALE
Lien destiné aux lecteurs souhaitant retrouver la première partie de cette petite fable de fin d’année
http://iledequemenes.hautetfort.com/archive/2010/12/20/pouicodoc.html#comments
Résumé (très succinct)
La reine suite à un rêve de son époux, souhaite organiser une fête au profit des animaux de la ferme. Face à l’attitude rétive de son époux, elle va user d’un subterfuge, jouant délicatement sur les plus belles notes de l’ego masculin afin de l’amener en douceur, sans heurt aucun, en un lieu de l’esprit choisi … par elle.
- et si, mon roi, je vous dénichais un volume de la série du Captain Bolitho, un de ceux qui sont en rupture chez tous les libraires d’Iroise, de France et de Navarre en compensation de votre accord ?
- ma mie, je ne suis pas un monarque dont les décisions s’achètent !
- J’ai eu vent de la disponibilité de l’un de ces ouvrages de Monsieur Kent, en Helvétie, ce pays de gruyère aux fromages troués …
- N’insistez pas ! … ma douce …
Note de l’auteur : lorsque le roi emploie le qualificatif de « douce » la partie est presque gagnée, ou pour le moins en bonne voie … la rouerie de la reine s’exerce malicieusement, sans force brutale, mais en légère insistance… on ne peut alors que saluer une habileté, un abord subtil, un délicat enfoncement du coin …
Elle connaissait la passion du roi, son roi pour cette série littéraire historique et navigante. Dès lors, cette approche délicate, raffinée, se déclinait en belle ouvrage, chapeau bas !
- je crois même me souvenir qu’une officine en Québec en détiendrait un deuxième ouvrage figurant sur la liste de vos manquants reprit the queen …
- Vous avez réussi à découvrir trace de DEUX des titres qui me font défaut dans ma série d’Alexander Kent ?
- Absolument, Sire, je ne dis pas que nous en emporterons l’acquisition, mais je me suis renseignée, ils sont à cette heure en disponibilité …
- … ? ( le roi s’interroge, il est quelque peu secoué … DEUX titres d’un coup ! )
- Mais pas pour très longtemps, mon ami ! ( la reine affabule, mais elle sait qu’il lui faut enfoncer lentement le clou … cette technique est fort prisée de la gent féminine, elle consiste à prendre son mâle en patience … )
Le silence s’installait et planait quelque temps au sein du royal couple … Ces deux-là s’étaient-ils rendormis ? Que nenni ! au bout d’une longue minute, le roi reprît la parole :
- … et … comment imaginiez-vous cette fête, ma reine ?
La dite reine arbora un beau sourire, un rare, un chaud, un de la belle espèce, un qu’on n’affiche pas tous les jours … bref un sourire d’une jolie malice ensoleillée. Elle se retrouvait là en un terrain maîtrisé, elle reprenait les rênes en amenant adroitement son roi sur l’itinéraire de ses propres idées. Commencer par lui soumettre des pistes farfelues afin qu’il les réfute et que les suggestions alternatives du roi se muent en décisions royales. La préséance était sauvegardée … et la reine finaude avança donc sa téméraire idée :
- on pourrait faire venir Pascal Obispo ou bien Florent Pagny ou encore Renaud, voire Roch voisine ou même Norah Jones …
- ou le président de la république ou le pape peut-être ?
- mais… ils ne sont pas chanteurs !
- ppppff, si vous flattez leur moi dans le bon sens ou leur faîtes miroiter quelque honneur à glaner, vous verrez qu’ils s’y mettront peut-être… Non, voyez vous mon amie, j’ai impression que vous n’avez idée aucune de la thune que ces ménestrels nous demanderaient de leur céder !
Tel un pêcheur bien en expérience, flairant la proie en engagement, la reine ferra d’un ton affirmé sa moitié :
- auriez vous quelque idée sur le sujet, mon ami ?
- j’ai en effet, non pas une, mais une foule d’idées, sur ce qui est à entreprendre, sans trop écorner la cassette de notre île, afin d’organiser cette fête pour notre gent animale.
La reine, portait un regard mouillé sur son roi. Ce coup d’œil en disait long … The king percevait au fond de ces yeux là une admiration telle qu’il se redressa, bombant le torse, en belle droiture sur son seyant séant. On aurait pu penser que cet homme usait d’un bâton ou d’un fer en son dos afin de tenir aussi belle posture … il n’en était rien, l’homme affirmait en toute simplicité et sans ambages son ego sans trique.
Il ne restait à sa compagne qu’à conclure le ferrage d’un ton en légère flatterie :
- Dites-moi tout … mon ami, détaillez-moi votre vision d’un si bel événement, cela me portera en un tel enchantement de vous ouïr !
On percevait sur le visage du roi, en l’ensemble de ses traits, une satisfaction teintée d’un brin d’orgueil, sans aucune condescendance, un simple contentement à conduire le projet …
Il entreprit de brosser pour sa reine les contours de l’entreprise, puis d’en détailler les aspects matériels :
« Pour être bref, voilà comment je vois la chose : nous installerons les matériels lourds tels que les enceintes de forte puissance, les amplificateurs, l’appareil de lecture numérique … sur notre lédénez, à son extrémité sud et en hauteur … En face, au point culminant de notre cale, j’établirai notre poste de commandement, nos sièges et celui de Chloé, notre princesse. A notre gauche, sur les hauteurs du cordon de galets, je façonnerai des assises de pierres en une sorte de petit amphithéâtre destiné à notre gent animale. Dès le jour levé, je m’occuperai de trouver quelques fournisseurs sur le continent, en notre bonne ville de Brest, susceptibles de nous fournir en louage les matériels lourds … »
- mais comment donnerez-vous vos ordres à ces appareils techniques placés sur le lédénez ? objecta la reine
- Ah ah ah ! j’attendais cette objection se gaussa gentiment le sire … à distance, ma mie, par té-lé-com-mande, insistant sur chaque syllabe du mot, puis précisant : « de longue portée qui plus est » !
- Et vos énergies, destinées au bon fonctionnement de tous ces appareils, où donc les puiserez-vous ? s’inquiéta-t-elle,
- N’ayez donc pas ces soucis matériels requérant des qualités premières en entendement technique… j’ai connaissance de certains appareils capables de nous créer cette énergie, silencieux, peu coûteux en frais de louage et suffisamment puissants pour alimenter tout notre bastringue en lédénez,
- mais, comment ferez-vous pour faire venir toute notre gent animale en votre lieu de concert, cela ne sera pas chose facile … ?
- Non, ma douce, vous ne m’acculerez point en quelque sombre recoin d’infaisabilité par un aussi fallacieux questionnement… pour la bonne raison que je vous connais de belles facultés en matière communicative et j’ai en certitude de vous voir sur l’instant me fournir votre pensée !
- Comme une campagne d’affichage par exemple …
- Exactement, excellente idée … Une invitation à toutes nos espèces animales à se rendre sur le cordon de galets le 21 juin à 21 heures ! Il vous suffit de placarder sur nos bâtiments, notre éléphant et nos oreilles de lapin, des affiches suffisamment persuasives et attractives !
- Mais comment voulez-vous que je rédige cette invite et en quel langage ? s’inquiéta la compagne royale …
- Ceci est votre affaire, après tout vous excellez déjà en langage moutmout, ainsi que vous nous l’avez si bien démontré en cette chaine télévisuelle et continentale … Et puis je souhaiterais, en vif intérêt que vous y portez, vous confier l’établissement de notre playlist. Je vous sais fort connaisseuse en matière musicale et vous fais confiance pour n’y point omettre quelques titres chers à mon oreille, ceux que vous m’entendez parfois fredonner en pilotage de gros john.
« Eh bien on n’a pas fini … dans quoi je me suis embarquée, moi … ? » pensait la reine …
Le roi passa les deux jours suivants en appels téléphoniques et en messages électroniques de questionnement auprès des divers marchands continentaux, de Brest en Landerneau. Ce n’était pas entreprise facile, peu de matériels restaient en disponibilité à quelques jours de cette grande fête de la musique. Les discussions en monnaiement et en technicité affirmée menées par le roi, donnaient lieu à options et engagements soigneusement répertoriés en un tableau de décision précis. Toute cette organisation étonnait quelque peu la reine… Alors qu’en certains sujets son homme se montrait parfois un peu brouillon, une telle précision en actes, réflexions et décisions créait en elle une empreinte d’émotion légère, la rendait heureuse de découvrir, en ces jours d’effervescence, son sire concis.
De son côté elle ne chômait guère, usant de Photoshop ou de quelqu’autre programmation logicielle sur son personal computer, elle se lâchait en confection de belles maquettes, d’astucieux projets ou en création d’extraordinaires compositions. Elle arrêta sa décision sur un modèle représentant une portée musicale simple, agrémentée d’une clé de sol ou d’une clef de fa, soulignée d’une grande flèche. Cette flèche se terminait par la représentation d’une patte de poulet, d’oie ou de canard ou encore de l’image d’un sabot de mouton à deux doigts. Bref, ces affiches devaient inciter toute la gent animale à se déplacer vers le lieu du concert… on verrait bien … d’autant que la reine, en grande précision, avait indiqué l’heure, 21 heures – sous la forme d’un joli croissant de lune dans le coin droit supérieur des affiches –. Le doute sur une compréhension animale de l’ensemble de cette communication imagée s’installait au sein du couple… mais enfin, les entendements animaux livrent parfois de telles surprises …
Tout le matériel installé depuis deux jours, protégé par une bâche imperméable pour les nuits, attendait la visite du roi, aussi fébrile qu’un jeune marié la veille de sa nuit de noces. Les derniers essais et réglages laissaient augurer une bonne maîtrise du pilotage de tout cet ensemble de bonne facture technique. Les lots d’enceintes, en line array, le cluster de subwoofer et autres tweeters se répartissaient en des lieux judicieusement définis. Les cinch, Jack 6,35, Speakon et autres borniers raccordaient au moyen des câbles blindés l’ensemble de ces appareils en une toile magnifiquement tissée par le roi. Une télécommande longue portée, à écran tactile, reliée à la console déportée, autorisait un contrôle bien ordonné du pré-ampli, de l’amplificateur et de la platine recevant le compact-disc gravé par la reine. Tout ceci ne fonctionnait qu’au travers d’une énergie stable fournie par le groupe électrogène silencieux de technologie « Inverter » alimentant ces appareils électroniques en courant propre. L’autonomie de cinq heures se révélait bien suffisante eu égard à la durée prévue de la fête.
Et le grand jour arriva … à 20h45 le roi appuya sur le démarreur du groupe électrogène silencieux – moins de 56 db -, vérifia une dernière fois ses branchements et se rendit vers son siège – genre metteur en scène- avec l’inscription « The King » peinte au dossier de toile, en haut de la cale. Il tenait en main ses outils, prêt, tel un chef d’orchestre, à lancer le bastringue. Il s’assit dans l’attente de l’arrivée de la reine, sa moitié et de la princesse Chloé, son étoile.
A cet endroit de l’histoire, vous, le lecteur semblez dubitatif … Si, si, ne dites pas le contraire, je le sens, je le sais, mieux je le respire, je le renifle ! Je vous entends, depuis ma table de travail, penché sur mon clavier, les doigts suspendus au-dessus des touches, vous marmonnez doucement, bien sûr le questionnement n’est pas méchant, mais quand même, je l’entends d’ici cette phrase : « mais, comment il va s’en sortir … ? »
Et la réponse, eh bien elle vient toute seule, elle s’impose d’elle-même … Tout simplement parce que l’auteur le sait bien, il leur fait confiance aux bébêtes, il sait bien qu’elles ne le laisseront pas tomber, l’auteur … Cela fait maintenant tellement longtemps qu’ils vivent ensemble sur ce blogue … ils se connaissent si bien que l’auteur sait qu’elles ne peuvent pas lui jouer ce tour-là !
Certains phénomènes ne s’expliquent guère, ne trouvent aucun fondement dans nos raisonnements habituels, dans notre logique quotidienne … il faut faire avec, s’en accommoder, ne pas chercher à comprendre … savoir se fondre au sein de ses rêves.
En Quéménie, le comportement des humains et celui de la gent animale vérifiaient cette logique. Sans doute, les parques avaient-elles réveillé une forme d’instinct, de bosse musicale, au sein d’une infime partie de ces petits cerveaux de piou-piou, canards, oies et moutons … sans doute … puisque …
Ce 21 juin sur le coup de 20h50, on vit apparaître, sur ce chemin rainuré qui mène de la ferme à la cale … une cohorte animale, précédée de la queen herself, tenant en ses bras un bébé hilare. La jeune femme, comme un joueur de flûte d’un autre siècle, entraînait dans son sillage toute cette animalité. Et pas en silence… non, elle criait « cot, cot, coooot, coin-oin-oin, coin-oin-oin, beeeehhhh, meeeehhhh, » et derrière, ça caquetait dur, ça cancanait à qui mieux mieux, ça bêlait à tous crins… mais ça suivait ! Et la princesse se marrait ! Et le roi se fendit d’un joli sourire! Il tint galamment la chaise de la reine pendant qu’elle prenait place, installa la jeune princesse à sa gauche, sur sa haute chaise, trafiqua sur sa console et appuya sur l’un des boutons de sa télécommande. Des paillettes et des traits de lumière illuminèrent l’avant de la presqu’île. C’était beau …
Les animaux prenaient place dans leurs quartiers, signalés par des pancartes à leurs effigies, sur les assises de galets aménagées par le roi. Les agneaux se lovaient au creux des pattes des brebis, les oies refusaient de s’asseoir et se montaient du col, entraînant les protestations des poules qui n’y voyaient plus rien, les canes discutaient le bout de gras avec les pintades « Vous avez vu Bernadette, elle a trois plumes de travers en crête …elle, d’habitude si bien coiffée » L’une des pintades pensait « elle s’est pas regardée, cette pauvre Gudule … » Paulette lançait à Sid le coq « Demande le micro ! tu nous chanteras viens poupoule ! ». Bref l’ambiance correspondait à l’atmosphère de tout lieu de spectacle en attente de représentation.
Toujours ce 21 juin, à 21 heures précises, le roi prit un bâton, le frappa trois fois sur le rocher voisin… Toc, toc, toc … l’assistance se calma, il enfonça la touche « on » et règla deux curseurs en bonne position.
Quelques notes de musiques émergèrent face à l’assistance, toute la cour basse et la moutonnerie demeuraient coites… Une voix sereine et claire lançait vers l’étoile du berger naissante de jolies paroles : « Twinkle, Twinkle, little Star, How I wonder what you are » (Brille, brille, petite étoile, comme j'aimerais savoir qui tu es)… La voix de
Fredrika Stahl s’élevait pure et cristalline. Le reflet de cette étoile miroitait dans le regard de la princesse … Des mouillures s’installèrent aux coins des prunelles oculaires de ces bêtes, jamais, au grand jamais, on ne leur avait laissé un aussi beau prélude à entendre …
Mais nul dans l’assistance ne se doutait que la reine, prise par l’enthousiasme, avait étoffé sa playlist de près de vingt cinq titres ! Certes, l’éclectisme s’imposait, bien sûr, il en fallait pour toutes les ouies, mais tout de même… vingt cinq titres, n’était-ce pas un peu trop ? En fait, tout le répertoire fut donné à l’écoute de cet auditoire disparate sans aucun signe de lassitude, d’ennui, de longueur … aucun bâillement ne fit son apparition.
On entendit de si belles compositions, des paroles si poétiques, du rêve en musique, de la musique de rêve. Il nous faut vous en faire partager un parcours … à vous qui avez la patience de lire ce billet.
Angus et Julia Stone succédèrent à Fredrika avec « Big Jet Plane », dont personne ne se doutait que cet air « She said, " hello mister, Pleased to meet ya ". I want to hold her, I want to kiss her … (Elle dit, " Bonjour monsieur, enchantée de vous rencontrer ". Je veux la protéger,
Je veux l'embrasser…) serait repris en générique de fin de film dans « Les Emotifs anonymes » de Jean-Pierre Améris. Ensuite, on entendit l’un après l’autre de jolis couplets, « If … », la chanson offerte à Mathilde par Charles – et Anna Gavalda – dans « La consolante » , si bien interprétée par The divine comedy . « The Cold Song » , un extrait du semi-opéra baroque « King Arthur » de Henry Purcell chantée par Klaus Nomi, apprécié pour son look délirant et sa façon de chanter l’opéra… Klaus partait en dernier voyage à 39 ans après avoir reçu à Paris un disque d’or. Le grand Joe Dassin emmena toute l’assistance en Amérique … « L’Amériiiiique, l’Amériiiiique, je veux l’avoir et je l’aurai ».
Chacun dans l’assemblée recevait cette musique comme pain béni en ce premier jour de l’été. La nuit tombait doucement sur l’île – elle tombait même bien, elle tombait juste à point pour relever le jour, qui sentait qu’il ne passerait pas la nuit – disait Alphonse Allais… le roi, casque de retour aux oreilles, conduisait avec bonheur sa table de mixage déportée, jouant des mute, fader ou autres curseurs.
Une joie non dissimulée se lut sur son visage lorsque la voix de Blankass titilla ses oreilles avec « la couleur des blés » – la reine ne lui avait pas communiqué la playlist, il en découvrait avec émerveillement les titres, l’un après l’autre – « L'heure de la sortie a sonné, encore une journée passée à rien penser, Courir, payer, acheter, voler, et un jour oublier la couleur des blés … » Le roi, ému, regardait en face, sur le lédénez, sous la faible lueur du jour mourrant , les hautes herbes onduler… la couleur des blés …
Des notes de guitare, de pop, se baladaient doucement sur l’estran transportant une voix … une voix … une voix … si claire, si coulée, celle de Damien Rice dans « The Blower’s Daughter ». La chanson disait : « And so it is the shorter story, No love, no glory, No hero in her sky » (L'histoire la plus courte, Aucun amour, aucune gloire, Aucun héros dans ses cieux)
Le public des galets reçut encore d’autres belles preuves de talent, « A message » magnifique interprétation de Coldpaly lors du téléthon en faveur d’Haïti, puis un petit brin de nostalgie avec The Carpenter’s dans « We've Only Just Begun », succès du début des années 70, dû à Roger Nichols et Paul Williams. « Dirty old town » , chanson écrite par Ewan MacColl en 1949, rendue internationalement populaire par les Dubliners, interprétée face à la cale par les Pogues.
Au titre suivant, dès les premiers accords, la reine se pencha vers la console royale et poussa les curseurs. Ce fut un déchaînement de décibels, les enceintes, tweeters et autres whoofers explosaient leurs membranes, toute la cour basse et les moutounoux craignaient pour les leurs, la princesse protégeait les siennes de ses petites menottes … Silmaris gueulait « On n’est pas comme çaaaaaaa ! On n'est pas comme çaaaaaa ! On la joue pas comme çaaaaaaa ! On n'est pa comme çaaaaaaaa ! Moi j’suis pas comme çaaaaaa, A raser les poteaux, Toujours en demo, Excellent, On va t’appeler, Captain demo !» Les ovinés tapaient de leurs sabots en cadence sur les galets, les canes, les canards et les oies frottaient leurs palmes, les poules et les coqs tapaient des pattes… le déchaînement devint complet lorsque la reine et le roi reprenaient en chœur « On n'est pas comme çaaaaaa ! » en tendant les bras au ciel, en frappant le sol de leurs « crocs » comme des fous. Et cela dura près de cinq minutes ! La princesse, stoïque, s’interrogeait, écarquillait ses yeux bleus, observait tout ce remue ménage … puis pensait : « heureusement, moi, j’suis pas comme ça, moi … »
Norah Jones vint sensuellement calmer le jeu avec « Wish I could » et du pop folk au jazz on enchaîna sur « A Change Is Gonna Come » Seal susurrait « It's been a long long time coming but I know a change is gonna come, oh yes it will » (Ca fait un long, long moment que j'attends, mais je le sais, un changement va survenir, Oh, oui c'est vrai)
La gently poultry et les moutmouts reprenaient calmement leurs sens et balançaient en mesure, leurs crêtes, leurs plumets, leurs museaux, le jour capitulait en partie, la nuit naissante s’enorgueillissait d’une nouvelle lune …
Une jolie émotion, empreinte de sérénité embrassait l’assistance dès l’apparition des premiers accords de la magnifique reprise par Jeff Buckley de l' un des plus beaux succès de Léonard Cohen. L’émoi croissait à l’extrême après l'interminable « Halleluuuuuuuuuuja ». Jeff Buckley s'était noyé à l'âge de trente ans, son corps avait été repêché au pied de la légendaire Beale street à Memphis, berceau du blues.
Ensuite, on balança à destination de toutes ces oreilles, dont l’ouie restait si fine, un pot pourri sympathique fusionnant à l’envie les poésies musicales au delà des frontières des hommes : la délicieuse voix de Lucilla Galeazzi portée par la harpe de Christina Pluhar chantait vouloir une maison , « Voglio una casa … » … Leo Ferré emboîtait le pas, forcément, et bien sûr, « c’est extra » . Cela ne suffisait pas, il fallait y rajouter « Bird on the wire » (l’oiseau sur la branche) du grand Léonard, puis Serge Reggiani nous offrant la magistrale démonstration que … « Venise c’est pas en Italie » et encore Simon et Garfunkel en une légendaire musique « El condor pasa » bien connue sous un autre nom « If I could » et pour finir la série « On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a » qui nous bramait ce qu’on a tous vécu un jour ou l’autre : « Bonjour collègue, ça va la forme, moi ça va mais faudrait que je dorme… Sur le bureau, des dossiers énormes, à classifier selon les normes. »
La nuit s’imposait sous une lune bien éclairée, aucune éclipse ne menaçait la soirée, la playlist s’épuisait, mais la reine que l’on savait finaude avait conservé pour la fin un joyau, pur sans ombre, ni tâche … le dernier concerto composée par un maestro quelques mois avant son grand départ … le numéro 27, de Monsieur Mozart, pour piano, en son deuxième mouvement… larghetto… Les notes s’échappaient du lédénez, claires, limpides, légères, se reflétaient sur l’estran. Les noires et les blanches sans ségrégation, les croches, doubles croches, les silences avoués, tous ces codes de musique, rebondissaient en rochers, glissaient en laminaires, s’envolaient, caressaient au passage les plumes des poules, coqs, canes et pintades, se prenaient en accroc sur les laines moutonnes, s’échappaient en malice d’une petite main princière … qui tentait de les apprivoiser … pour aller terminer leur course en se cachant sous les fanes tuberculéennes en fleur d’un champ voisin. La reine poussa derechef les curseurs et la Musique – avec un grand M – noya l’assemblée. Certains fermaient les yeux réservant aux tympans l’essentiel de leurs sens, les autres cherchaient dans les étoiles une résonance, un contrepoint à cet enchantement ineffable …
La soirée prenait fin, un voile de tristesse accompagnait l’assemblée pensive après ces derniers instants magiques. Les bêtes s’ordonnaient en un chemin de retour lorsque la voix de Diana Krall les rattrapa en ce chemin de cale … la reine, facétieuse, connaissant sa gent animale, lui faisait un cadeau, un de la dernière heure, un bonus, comme ça, pour le plaisir, le simple plaisir d’offrir … « Fly me to the moon » accompagnait la poultry et les moutmouts sur le voyage du retour. Cette si belle chanson due à Bart Howard, née plus d’un demi-siècle plus tôt, emportait cette troupe animale vers la lune et les étoiles : « Fly me to the moon, And let me play among the stars. Let me see what spring is like on Jupiter and Mars. » (Emporte-moi sur la lune, et laisse moi jouer autour des étoiles. Laisse-moi voir à quoi ressemble le printemps sur Jupiter ou Mars.)
Le roi ne souhaitait pas rester en écart de ce beau moment, il dirigea le faisceau du pinceau lumineux de sa machinerie vers le ciel … Tout là-haut, sur un grand nuage, faiblement éclairé, on pouvait reconnaître Bergamote, Godefroy, Fil, Maïté … et même Saint Pierre en personne, le porteur de clés … en plus, une foule bardée d’ailes se tassait derrière eux …
Sur l’île, on fixait ce nuage, on avait stoppé le retour, on criait « Ouh ouh, c’est nous ! on a fait un spectacle ! … » . De là haut l’assemblée céleste venait d’entonner un magnifique
« oh when the saints (oh when the saints) go marching in (go marching in) Oh when the saints go marching in, oh lord I want to be in that number, oh when the saints go marching in when the saints, go marching in … »
La troupe animale, sur le chemin de la cale à la ferme, tapait du sabot, des pattes et de tout ce qui résonnait en scandant en cadence « Go marching in » …
Le roi, la reine, la princesse, les ovins, la poultry et … Grand Pierre
Elaboré le 12 Juin 2010 en Quéménie, finalisé en décembre 2010 et Janvier 2011
Bonne et heureuse année à la petite famille si symphatique
Bisous
Dis-donc Grand Pierre c'est un vrai feuilleton et la je rame ... j'enregistre et lis à mon rythme. Bises à bientôt
Mounette
BONNE ET HEUREUSE ANNÉE ET BEAUCOUP DE COURAGE POUR TOUS LES DEUX AVEC BEAUCOUP D' HOTES Nicole astrée
j'ai trasmis vos voeux sur le blog d'information des îles de l'iroise:
http://ouessantmapassion.blogspot.com/
votre carte des voeux est superbe...bravo
TOUS MES VOEUX A VOUS TANT EN BONHEUR JOIE ET SURTOUT LA SANTE .DE GROS BAISERS A LA PETITE CLHOE . MONIA DE PORNIC . AMITIES
Bonne année +13
c'est une bonne moyenne pour moi
c'est encore le mois de janvier,alors c'est tout bon.
Boooonnnnnnne annnnée
Al
En s'y mettant à plusieurs, on pourrait se cotiser pour acheter un cadran solaire portatif à David, il préfèrerait sans doute cela à une montre, non ? ;-)