De l’autre, Jean-Yves QUELLEC, moine bénédictin en Belgique qui nous fait part de son journal lors d’une retraite de trois semaines sur l’île en septembre 2005 : « - Vendredi 9 septembre - Ce qui me manque ici : pour le moment, rien. Ni les journaux, ni la télévision, ni Internet, ni la bibliothèque. La musique ? Les éléments, les animaux m’offrent leurs variations. La beauté ? Elle m’éclabousse. J’ai seulement craint d’être à court de bougies. La semaine prochaine, j’en recevrai du continent. Toujours manque un visage, mais pas seulement ici. Et ce n’est pas un objet dont on a l’usage. Le visage ne se possède pas. – Je ne parviens pas à éprouver de la répulsion pour ces pauvres cloportes qui se laissent tomber du plafond, se font griller sur la gazinière ou s’agglutinent sous une assiette. De loin, ils sont insignifiants ; à distance moyenne, légèrement dégoûtants ; de près, ils méritent qu’on s’y intéresse. Ils ont de belles gambettes. » « Passe de la chimère, un moine à l’île de Quéménès », Jean-Yves Quellec, Cahiers de Clerlande
Passe de la chimère, un moine à l'île de Quéménès